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La question n'est pas : Val d'isère est-elle trop endettée ? Nous connaissons la réponse. La question est : quelle pression vont désormais exercer sur elle des banquiers dont la marge de manœuvre a rétréci comme une peau de chagrin ? C'est l'objet de cette nouvelle lettre adressée au maire le 8 octobre :
Maire de Val d’Isère
Mairie de Val d’Isère
(Copie aux élus)
Monsieur le maire,
Il y a trois ans, nous écrivions au maire Bernard Catelan : « Vous laisserez derrière vous un surendettement intolérable ! ». C’était l’époque où, pourtant, l’endettement de la Ville était encore inférieur à 20 000 000 €. Or le chiffre prévu au 31 décembre 2009 figure dans votre budget supplémentaire où il frôle 40 000 000 €. Or, à ces 40 000 000 €, il faut ajouter les emprunts importants contractés par la SACOVAL, la Régie des Pistes, les amortissements etc.
Au total, on se situera, dans peu de temps, dans une zone d’endettement consolidé de la Commune et de ses satellites voisine de 60 000 000 €, soit trois fois plus qu’il y a trois ans ! Ce n’est pas faute que la chose ait été prédite !
Cette dette, il faut évidemment en payer le prix, chaque année. C’est l’annuité de la dette, c'est-à-dire la somme du remboursement et des intérêts.
Si l’endettement augmente, les annuités de la dette augmentent évidemment. Comment s’y est on pris jusqu’à présent ? Certainement pas en prélevant sur nos budgets dépourvus de la marge nécessaire. En vérité, le jeu a consisté chaque année à demander à nos banquiers de nous consentir une ligne de crédit suffisante pour nous permettre de rembourser d’une main ce qu’ils acceptaient de nous reprêter de l’autre.
Cela a bien marché, aux temps heureux. On peut craindre que ces temps soient révolus. Pourquoi ? Pour deux raisons :
- La première est que nos besoins ont gravement augmenté, en proportion de nos investissements, d’où le triplement de notre endettement.
- La seconde est qu’il y a une crise financière mondiale. Dans cette crise, les banques réduisent les montants qu’elles prêtent, et non l’inverse. Dans cette crise, elles ne prêtent que sous bénéfice de garanties augmentées et en veillant, mieux que par le passé, aux gages de solidité, à la bonne santé financière et à la saine gestion des emprunteurs. On peut craindre que le petit jeu de bonneteau qui consistait à ne rembourser que sous bénéfice d’octroi d’un nouveau prêt soit caduc. A fortiori si les besoins de l’emprunteur ont considérablement augmenté.
Bref, monsieur le maire, vous ne pouvez éluder l’avenir, tantôt en restant inerte dans l’attente d’un hypothétique rapport d’une chambre départementale de la Cour des Comptes, tantôt en différant l’établissement de nos comptes au prétexte que vous ne savez pas trop de combien le CLO (que pourtant vous présidez) s’apprête à réduire le soutien qu’il nous avait pourtant promis, tantôt en vous posant des questions là où nous attendons de vous des réponses (votre lettre datée du 2 octobre).
Il est temps - plus de six mois s’étant maintenant écoulés depuis votre élection et la crise grondant à l’extérieur - de délaisser ce qui est secondaire et accessoire et de demander à votre conseil de se réunir et de délibérer sur l’essentiel : Quel priorités pour les prochaines années ? Quelles réformes ? Quelles mesures à mettre en œuvre pour garantir l’équilibre des nos finances publiques ?
C’est à vous, et à vous seul, qu’il incombe de proposer un plan d’action adossé à un projet global. Et à quoi servirait le conseil municipal si ce n’était de se soucier de l’essentiel, avant de discuter du reste ?
Je vous prie d’agréer, monsieur le maire, l’expression de ma meilleure considération.
Serge PAQUIN