mercredi, octobre 15, 2008

Logique de répétition...


La question n'est pas : Val d'isère est-elle trop endettée ? Nous connaissons la réponse. La question est : quelle pression vont désormais exercer sur elle des banquiers dont la marge de manœuvre a rétréci comme une peau de chagrin ? C'est l'objet de cette nouvelle lettre adressée au maire le 8 octobre :


Monsieur Marc Bauer

Maire de Val d’Isère

Mairie de Val d’Isère

(Copie aux élus)


Monsieur le maire,


Il y a trois ans, nous écrivions au maire Bernard Catelan : « Vous laisserez derrière vous un surendettement intolérable ! ». C’était l’époque où, pourtant, l’endettement de la Ville était encore inférieur à 20 000 000 €. Or le chiffre prévu au 31 décembre 2009 figure dans votre budget supplémentaire où il frôle 40 000 000 €. Or, à ces 40 000 000 €, il faut ajouter les emprunts importants contractés par la SACOVAL, la Régie des Pistes, les amortissements etc.


Au total, on se situera, dans peu de temps, dans une zone d’endettement consolidé de la Commune et de ses satellites voisine de 60 000 000 €, soit trois fois plus qu’il y a trois ans ! Ce n’est pas faute que la chose ait été prédite !


Cette dette, il faut évidemment en payer le prix, chaque année. C’est l’annuité de la dette, c'est-à-dire la somme du remboursement et des intérêts.


Si l’endettement augmente, les annuités de la dette augmentent évidemment. Comment s’y est on pris jusqu’à présent ? Certainement pas en prélevant sur nos budgets dépourvus de la marge nécessaire. En vérité, le jeu a consisté chaque année à demander à nos banquiers de nous consentir une ligne de crédit suffisante pour nous permettre de rembourser d’une main ce qu’ils acceptaient de nous reprêter de l’autre.


Cela a bien marché, aux temps heureux. On peut craindre que ces temps soient révolus. Pourquoi ? Pour deux raisons :


  1. La première est que nos besoins ont gravement augmenté, en proportion de nos investissements, d’où le triplement de notre endettement.

  1. La seconde est qu’il y a une crise financière mondiale. Dans cette crise, les banques réduisent les montants qu’elles prêtent, et non l’inverse. Dans cette crise, elles ne prêtent que sous bénéfice de garanties augmentées et en veillant, mieux que par le passé, aux gages de solidité, à la bonne santé financière et à la saine gestion des emprunteurs. On peut craindre que le petit jeu de bonneteau qui consistait à ne rembourser que sous bénéfice d’octroi d’un nouveau prêt soit caduc. A fortiori si les besoins de l’emprunteur ont considérablement augmenté.


Bref, monsieur le maire, vous ne pouvez éluder l’avenir, tantôt en restant inerte dans l’attente d’un hypothétique rapport d’une chambre départementale de la Cour des Comptes, tantôt en différant l’établissement de nos comptes au prétexte que vous ne savez pas trop de combien le CLO (que pourtant vous présidez) s’apprête à réduire le soutien qu’il nous avait pourtant promis, tantôt en vous posant des questions là où nous attendons de vous des réponses (votre lettre datée du 2 octobre).


Il est temps - plus de six mois s’étant maintenant écoulés depuis votre élection et la crise grondant à l’extérieur - de délaisser ce qui est secondaire et accessoire et de demander à votre conseil de se réunir et de délibérer sur l’essentiel : Quel priorités pour les prochaines années ? Quelles réformes ? Quelles mesures à mettre en œuvre pour garantir l’équilibre des nos finances publiques ?


C’est à vous, et à vous seul, qu’il incombe de proposer un plan d’action adossé à un projet global. Et à quoi servirait le conseil municipal si ce n’était de se soucier de l’essentiel, avant de discuter du reste ?


Je vous prie d’agréer, monsieur le maire, l’expression de ma meilleure considération.


Serge PAQUIN



samedi, octobre 04, 2008

Réponse de Monsieur le Maire à...


notre lettre du 21 septembre :



« Il se trouve que la Chambre Régionale des Comptes a inscrit Val d’Isère à son programme de contrôle de cette année … J’attends donc ce document avec beaucoup d’intérêt et il répondra nécessairement à votre demande ».


On peut malgré tout s’étonner que Monsieur le maire n’ait pas la curiosité de savoir où en est notre commune sur le plan financier avant que la Cour des Comptes n’ait pris l’initiative de le lui raconter. Et que, du coup, nous soyons privés ainsi de toute information.


S’agissant maintenant du bilan financier « Championnats du Monde », Monsieur le maire répond que "de nombreux aléas subsistent" qui l’empêchent de le présenter. Bizarre, tout de même : Les pistes 2009 sont faites et chiffrées, le parking de Bellevarde est fait et chiffré, le Centre Sportif est réalisé à prix convenu et préchiffré, les subventions de l’Etat, de la Région, du Département sont chiffrées. Les Championnats du Monde, c’est demain. Et pourtant, Monsieur le maire nous dit que « de nombreux aléas subsistent » qui l’empêchent « de faire des prévisions utiles ». Et donc de nous répondre.


Cela serait drôle, si ce n’était pas triste. Car le maire annonce malgré tout la couleur : « Vous savez que l’excédent que laissera le Comité d’organisation (CLO) sera une ressource importante pour la Commune. Disposer des comptes du Comité d’Organisation après la fin des championnats est un préalable à tout exercice de planification budgétaire pluriannuel » explique-t-il. Il semble donc en fait que le véritable motif de la discrétion de Monsieur Bauer tient à au brouillard qui entoure l'assistance promise par le CLO.


On croit en effet comprendre que les 10 000 000 € auxquels le CLO s'est engagé à notre égard- et présentés depuis le début comme une recette certaine - ont du plomb dans l’aile et pourraient bien se trouver réduits, faute de munitions. Il est là, l'aléa : dans quelle situation le CLO va-t-il bien pouvoir nous laisser...quand il en aura fini avec ses propres comptes.


Monsieur Catelan avait pourtant affirmé avoir reçu du CLO l’assurance formelle d’une participation de 10 000 000 €. L’opposition municipale avait certes demandé si un courrier avait été remis en confirmation de cette promesse. Devant la réticence mise à lui répondre, elle avait alors insinué que, plus probablement, le CLO ne nous reverserait que ce qu’il lui resterait une fois toutes ses dépenses payées. « Nous ne pourrons sans doute compter au mieux que...sur les restes » avait-elle ironisé. N'aurait-elle malheureusement pas eu tort ?


Le maire nous dit aujourd’hui qu’il n’est pas en mesure de présenter aux Avalins la vérité des comptes relatifs aux investissements des championnats 2009 parce qu’il ne sait pas ce que le CLO – une fois ses comptes finalisés - pourra finalement réserver à la Commune.


C’est une réponse choquante et d’autant plus étonnante que le budget 2008 - voté par la majorité dès son élection - comprenait la totalité de la « Participation CLO » à hauteur prévue à l’origine entre J-C. Killy et Bernard Catelan. "Les aléas" sont donc récents. Monsieur Bauer est le président du CLO. Il devrait donc avoir une petite idée...


Serge Paquin