samedi, décembre 12, 2009

Lettre ouverte à un maire,

en guerre

contre

des rumeurs...



Monsieur

le maire,


Au sujet des championnats du monde et de ses retombées sur nos finances locales, Benoit Launay - qui vous tenait il y a peu de temps sous son micro - nous a appris que vous vous souciez des « rumeurs ».


Comme je soupçonne que les « rumeurs », ce pourrait bien être moi, je regrette qu’un dialogue direct et public sur le sujet qui nous occupe n’ait pas pu avoir lieu lorsque je vous l’ai proposé en séance du conseil, tenue le 13 Mars 2009.


Il s’agissait ce jour-là du débat sur le budget communal 2009. J’avais exprimé, en cette occasion, mon désaccord sur le « passage par pertes & profits » que vous vous proposiez de faire subir aux 10 000 000 € dus par le CLO. Vous n’aviez souhaité ni me laisser terminer, ni me répondre, arguant que le Conseil était réuni pour parler du budget et non du CLO (comme si une dette impayée de 10 000 000 € n’impactait pas gravement le budget !).


J’ai espéré retrouver ce sujet dans l’ordre du jour d’une réunion ultérieure. En vain. D’où l’intérêt modéré que je porte désormais à des réunions bavardes sur des sujets souvent futiles, qui s’interdisent d’ouvrir un débat sur une bricole comme 10 000 000 €, impayés par un créancier.


Au fait.


M. Bauer, vous êtes un bon maire qui explique et qui rassure ses concitoyens quand des « rumeurs » sont susceptibles de jeter le trouble dans leurs esprits.


Des rumeurs ? Mon Dieu ! Lesquelles ?


Les rumeurs, monsieur le maire, c’est que le CLO doit 10 000 000 € à la Commune et n’en a payé qu’un petit morceau. Vous affirmez que tout va bien car le CLO ne devait – selon vous - nous verser que ce qu’il lui restait, après qu’il eût payé ses autres dettes. Malheureusement il ne lui reste presque rien. Les rumeurs qui s'accrochent à vos basques sont de sales bêtes. Malheureusement vous avez tort.


Certes, on ne dit pas à un maire qu’il ment. Mais on peut lui demander, pour la 10ème fois, comment, et surtout pourquoi, il s’entête à concilier sa généreuse position à l’égard du CLO avec la réalité décrite par la Cour des Comptes qui dit :


« Le centre sera loué par le CLO qui en fera le siège de l’organisation des championnats du monde. Une convention du 12 décembre 2007 prévoit à son article 2 que les installations et prestations apportées par la commune sont facturées par la commune pour un montant prévu de 10 000 000 €… »


Ce n’est pas clair ? 10 000 000 € dus en vertu d’un contrat signé, fort d’un objet précis, un an avant les championnats du monde, c’est du charabia ?


M. Bauer, permettez-moi de vous dire que vous êtes un juriste original qui fait prévaloir – selon ce qu’il dit à la radio – un document qu’il appelle « budget prévisionnel » établi en 2004 et signé par personne, sur un contrat parfait signé par les parties en 2007.

Original et doté d’un curieux sens des priorités juridiques et historiques…


M. le maire, pourriez vous nous expliquer une autre chose très contradictoire à nos yeux ?


Si le CLO - comme vous l’affirmez - n’est en rien répréhensible de ne pas nous verser nos 10 000 000 €, pourquoi avoir mis tant de zèle, de précipitation et de discrétion à faire voter le 1er octobre 2008 par le Conseil, sans avantage ni contrepartie pour notre Commune, la dévaluation de l’engagement intangible du CLO en une pauvre petite obligation de moyens ?


Oui vraiment, monsieur le maire, pourquoi vous être acharné ainsi à accepter la réduction à une simple et modeste obligation de moyens d’un engagement du CLO qui – selon vous – était déjà passablement creux avant que vous le dévaluiez ?


Enfin, vous affirmez que Val d’Isère a reçu à 23 000 000 € de subventions. Il semble que vous ayez la main lourde, très lourde. A moins, bien sûr, que vous n’ayez omis de déduire (c’est sûr que vous avez omis, sinon l’écart ne serait pas si énorme) les montants qui figuraient de longue date dans les budgets prévisionnels préparés pour le précédent conseil municipal. Nous parlons évidemment ici des 10 000 000 € sur lesquels la municipalité précédente – moins tolérante que vous - comptait dur comme fer.


En un mot comme en mille, et pour conclure, pourquoi ne parlez-vous jamais :


  1. Du fait qu'il y a entre le CLO et Val d’Isère un contrat daté du 12 décembre 2007 qui stipule de façon irréfragable l’obligation du CLO de nous verser 10 000 000 € ?
  2. Du fait que le 1er Octobre 2008 le Conseil municipal, à l'unanimité des présents, a dévalué – de façon incompréhensible, sans contrepartie, et hautement préjudiciable pour Val – la créance de 10 000 000 € détenue par Val d’Isère sur le CLO ?


Et pourquoi, en revanche, parlez-vous sans cesse d’un budget prévisionnel établi en 2004 par quelques collaborateurs de la Commune, budget en vérité dépourvu de sens et d’importance et qui n’engageait personne d’autre que leurs auteurs locaux, dans la mesure où l’on comprit par la suite que Val d’Isère n’aurait absolument aucun rôle ni responsabilité à prendre dans le montage du fonctionnement de la manifestation ?


Monsieur le maire, j’ai sûrement des défauts et je commets des erreurs. Mais, contrairement à vous, je ne me dispute pas avec des « rumeurs ». Je préfère m’en prendre aux hommes et aux faits. Sinon, vous savez quoi ? Les gens doutent de votre capacité et de votre bonne foi.


Autre chose, je me lasse difficilement. Dans cette aventure globalement ruineuse et financièrement montée tout de travers qu'ont été les championnats du monde, l'affaire CLO, c'est la cerise sur le gâteau. Une cerise de près de 10 000 000 €, soit la totalité des impôts locaux annuels recouvrés par la Commune. 10 000 000 € abandonnés au vent de l'incompétence et de la complaisance.


Tout cela lasse les Avalins. Peut-être - et enfin - réalisent-ils qu'on les prend pour des imbéciles. Aussi, monsieur le maire, dites-leur enfin, et sans plus vous emberlificoter dans des explications si embrouillées qu'ils y perdent leur latin, pourquoi le 1er octobre 2008 vous avez converti - sans contrepartie ni avantage - la créance certaine et intangible de Val d'Isère sur le CLO en un droit pourri, en l'occurrence une obligation creuse de moyens . Remarquez que je ne me fatiguerais pas à vous contrarier autant s'il ne s'agissait pas de 10 000 000 € qui manquent cruellement dans les caisses de la Commune.


Avec ma considération distinguée.


Serge Paquin

2 commentaires:

uUn ami de VAL a dit…

A qui profite cette complaisance?Je modère mes mots,que Mr. le Maire s'explique clairement une fois pour toute.

Anonyme a dit…

que Mr le maire s'explique sans mentir ,et les raisons de la décoration intèrieur de la piscine qui est vraiment complétement louper ,affreux .