samedi, mars 16, 2013

Grande Fête ou Mythe Ruineux ?


La cigale ayant chanté tout l'été
 se trouva fort dépourvue
quand la bise fut venue ...
(Jean de La Fontaine)




Championnats du Monde : Coûte que coûte !

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I.  Combien auront-ils couté ?
  1. En temps ? … un temps important.
De 2004 à 2009, ce que notre station compte de meilleur aura consacré une part de son temps à la   préparation des Championnats. La saison 2008-2009 aura par ailleurs souffert d’une baisse de fréquentation.
  1. En argent ?
 40 000 000 € (52 millions de travaux – 12 millions de subventions)          

  II.  Qu’auront-ils rapporté ?
  • Un Centre Sportif à l'intérêt mal ciblé et d'une gestion déficitaire.
  • Un parking trop excentré.
  • Une Rhône Alpes d’utilité improbable pour les clients.
  • Des retombées médiatiques que l’on ne se lasse pas d’évoquer. En vain.
III.  Bilan
La priorité aura été de donner toute satisfaction à la FIS pour obtenir notre désignation en négligeant l'intérêt et le rendement à long terme des installations créées. On avait très à coeur  que cela plaise, et fort peu que cela rapporte ! 

Dans un climat passionné, le credo municipal était d’avoir les Championnats, coûte que coûte !
Coûte que coûte, en effet ! Les chipoteurs qui voulaient y regarder de plus près et qui osaient exprimer un avis critique ont été fichés rabat-joies : les Championnats du Monde étaient "une grande fête" comme le proclamait en Conseil le premier Adjoint de l’actuelle majorité. Les réduire à un business, c’était trahir !

L’Adjoint n’avait pas complètement tort : C’était bien une fête
Oui, mais une fête pour qui ? Certainement pour le public, pour les millions et les millions de spectateurs qui aiment le ski de compétition. Mais pour les athlètes qui travaillent et qui souffrent, pour les équipes qui les entourent, pour les fédérations nationales et la FIS, pour les stations d’accueil, pour les media,  les championnats sont-ils une fête ?
NON. C'est un métier ! Et un métier, c’est une activité et des financements au service d’un profit et du meilleur retour possible sur investissements réalisés.

On nous proposait d’être candidats à la candidature ? C’était oui, oui, et encore oui ! On a formé un imposant Comité de Candidature, non pour étudier en se souciant de l'APRES, mais pour mobiliser un fan club et séduire la FIS. L'objectif n'était pas d'accueillir les Championnats du Monde dans l'intérêt que Val d'Isère en tirerait. L'objectif était de FAIRE les Championnats du Monde POUR les Championnats du Monde.

Rien n’aura été trop beau : un centre de presse pharaonique à la reconversion d'utilité improbable, un parking trop excentré, des travaux de pistes dont notre clientèle ne retire qu'un avantage insuffisant au regard de leur coût.  Les investissements - prévus par le Comité de Candidature pour 14 900 000 € – s'établiront finalement à ...52 millions !


On ne devrait pourtant pas se lancer dans de telles opérations par esprit de gloriole ou pour satisfaire l'ego de quelques édiles locaux. La décision aurait du dépendre essentiellement des avantages et intérêt tangibles que la Station serait susceptible d'en tirer à long terme. Mais Val d’Isère paie et paiera longtemps d’avoir méconnu cette règle respectée par les organisateurs de manifestations comme le Tour de France, le Paris-Dakar, Roland Garros etc. 

Nous nous réveillons maintenant avec la gueule de bois : condamnés à un endettement excessif et à un alourdissement grave du service de notre dette et des coûts de fonctionnement de la Commune. Les Avalins attendaient beaucoup de ces Championnats du Monde, mythe idyllique que l’on a fait miroiter devant leurs yeux en exaltant la grandeur de Val d’Isère. Beaucoup jurent – mais un peu tard – qu’on ne les y prendra plus.




Epilogue

L’article que vous venez de lire est le 19ème posté sur ce blog depuis le 22 novembre dernier au sujet de la relation entre notre Commune et le CLO à propos des Championnats du Monde 2009. Pourquoi tant de littérature ? Parce que le scandale de la créance escamotée par le pouvoir municipal de Val d’Isère est une forfaiture qui – pour difficile qu'elle soit à comprendre – n’en est pas moins d’une extrême gravité.

La mandature de M. Bauer entre dans sa dernière année. Et j’entre moi-même dans la dernière année de mon mandat de conseiller municipal. Un Avalin m’a récemment écrit en me reprochant de  ne pas avoir correctement assumé ma responsabilité d’élu par mon défaut d’assiduité aux réunions du Conseil. Ce reproche m’a blessé parce que j’estime au contraire avoir fait le mieux possible à la place difficile qui était à la mienne.

Samedi prochain, je m’en expliquerai. 

Serge Paquin


                            (à suivre : Toute mauvaise manière a ses petits secrets)





                                                                       




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