samedi, février 16, 2013

Il était une fois le CLO ... (15)




La vérité existe, on n'invente que le mensonge.
                        (Georges Braque)

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Les Aveux (II)


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L’auteur de cet article est conseiller municipal. Il a écrit au maire de Val d’Isère le 5 mai 2010 veille du 6 mai jour de la liquidation finale du CLO c'est à dire 16 mois après les Championnats, puis, sans réponse, à nouveau le 21 juillet. En annexe, lisez certains extraits de ces deux lettres.

Ces courriers sont assez chauds, comme on dit, car Ils ont pour auteur un élu - seul contre dix-huit – exaspéré et désespéré, qui se cogne la tête contre un mur d’indifférence, d’incompétence et de mépris. Il est ravalé au rang du vilain petit canard, tout juste bon à répandre « des rumeurs qu'il faut faire taire », et qui s'écrase contre le mur d’un système très éloigné de ce que l’on appelle une démocratie juste et moderne.

Etonnamment, deux mois plus tard, on lui porte secours. Qui ? Marc Bauer lui-même qui lui répond par une lettre datée du 20 juillet. Que dit-il ?

Il se félicite que l’Assemblée générale du CLO, tenue le 6 mai 2010, ait approuvé des comptes se soldant, selon lui, par un excédent marginal. Il souligne ensuite que le patrimoine communal s’est « enrichi » de 29 M €. Il parle évidemment du Centre Sportif. « Enrichi » est un euphémisme, comme vous allez le voir. Car il admet immédiatement que « que l’apport des partenaires extérieurs (subventions et participations) se limite à 7,596 M€. ».

Belle affaire en effet que ces 7 596 000 € de subventions totales au regard des 52 000 000 € investis dans les installations des championnats du monde (centre sportif + Parking + Pistes etc.) ! Marc Bauer dit  que l’on s’est « enrichi ». La réalité est plutôt que l’on s’est beaucoup endetté : aide extérieure limitée à 15% des installations, donc 85% restés à notre charge. Bonjour le surendettement .

Mais l'essentiel de la réponse de M. Bauer est contenu dans le passage que nous avons recopié à votre intention :

Extrait de la lettre du 20/07/2010 de M. Bauer à Serge Paquin

« Les 10M € qui n’ont pas été touchés par la Commune au titre de la convention de location du 12 décembre 2007 sont donc à apprécier au regard de l’ensemble des retombées économiques et financières positives dont Val d’Isère a bénéficié à l’occasion des championnats du monde 2009 »

Le maire se souvient donc à nouveau fort bien - cette fois-ci au point de l'écrire. Il répète donc ce qu'il avait répliqué au président de la FFS lors de l'Assemblée liquidative du CLO du 6 mai : Val d'Isère a bel et bien une ardoise de 10 000 000 €, impayés par le CLO !

 Cette déclaration, répétée à deux mois d'intervalle, vient d'un homme oublieux de la campagne forcenée qu'il a imaginée et conduite en sens inverse l'année précédente ! Nous avions l’homme d’avril 2009, celui du « contrat d’objectifs, et non de moyens » (sic), qui se dressait - à la radio et par Communiqué publié dans tout Val d’Isère - contre ces « rumeurs qu’il faut faire taire », et qui proclamait urbi et orbi « Le CLO a-t-il une dette de 10 000 000 € à l’égard de la Commune ? Réponse : NON ».

Eh bien, cet homme a reviré. Nous avons, plus d'un an plus tard, le Bauer nouveau ! Ainsi, dès le 6 mai 2010, à l’AGO de liquidation du CLO où il siège avec deux casquettes - celle de maire et celle de président du CLO - il a rétorqué à M. Methiaz, président de la FFS, que notre Commune ne réglerait jamais les 140 000 € qu'elle doit à la FFS (droits TV), vu que Val d’Isère est refaite de 10 000 000 € impayés par le CLO ! 

Et puis, deux mois plus tard, dans cette lettre du 20 juillet 2010 à Serge Paquin,  il renie en bloc son discours antérieur selon lequel le CLO n’avait pas la moindre dette à l’égard de notre Commune. Le voilà maintenant (et enfin) qui confirme par lettre du 20 juillet à son opposant  : "Les 10M € qui n'ont pas été touchés sont donc à apprécier au regard de l’ensemble des retombées économiques et financières »


Ce revirement intégral laisse pantois. Il  y a un an, le CLO ne devait pas un seul sou à notre Commune, ceux qui disaient le contraire entretenaient des « rumeurs qu’il fallait faire taire ». Aujourd'hui, notre maire souligne que « n’ont pas été touchés les 10M € qui étaient dus à la Commune au titre de la convention de location du 12 décembre 2007 ».

Mieux vaut, certes, tard que jamais. Malheureusement, monsieur le maire, la rémission des péchés - même confessés - n’est pas prévu par le code pénal. Vous devrez donc expliquer un jour quels amis et quels intérêts vous ont inspiré la machination mise en œuvre d’octobre 2008 à avril 2009 pour sacrifier votre Commune dans l'intérêt du CLO.




Dans sa lettre du 20 juillet 2010, M. Bauer parle de cela avec une certaine légèreté. Il semble même soulagé ; finalement, c'est de l’histoire ancienne tout ça, autant laisser tomber le masque maintenant … 
Cependant si la Justice poursuit son enquête il est probable que chacun devra alors s'expliquer de façon cohérente devant un juge. C'est finalement ce qui s'est produit dans une affaire tout à fait semblable, où le maire de Paris s’était compromis dans une histoire d'emplois fictifs. Rattrapé par la Justice, au terme de son immunité, il lui en a coûté fort cher.

                                                                       


    (à suivre samedi prochain)


Annexe
Extraits des deux lettres écrites par Serge Paquin au maire M. Bauer, les 5 et 21 juillet 2010



1er extrait de la lettre du 05/05/10
« De quel droit avez-vous pris sur vous seul la décision de passer cette affaire par pertes et profits, sans inquiéter ni poursuivre le débiteur, sans explorer les moyens susceptibles d’être mis en œuvre pour recouvrer ce qui pouvait l’être, sans vous soucier de mettre en cause certaines responsabilités, sans faire jouer certaines cautions, et le tout sans soumettre aux conseillers élus l’ensemble de la réflexion et de la décision finale sur la conduite à suivre et l’action à mener ? » 


2ème extrait de la lettre du 05/05/10
« On a peine à croire que la mauvaise fortune dont Val d’Isère semble la victime puisse être le résultat d’une connivence entre le Président du CLO et le maire de Val d’Isère. On a peine à croire que le premier, au vu des comptes du Comité et du trou qu’il découvrait, aurait obtenu du second un arrangement de dernière minute pour habiller une situation catastrophique. On a peine à le croire, monsieur le maire, parce que le président du CLO et le maire de Val d’Isère sont une seule et même personne. » …


3ème extrait de la lettre du 05/05/10
« Ainsi donc, en vos qualités de maire et de président du CLO, vous avez autorisé Val d’Isère à exonérer le CLO des conséquences de sa défaillance et vous avez épargné à d’autres, comme par exemple la FFS, toute implication... En un mot comme en mille un arrangement a été concocté aux frais de Val d’Isère dans le but d’épargner au CLO l’opprobre de son insolvabilité. Cet arrangement a eu pour maître d’œuvre un homme avantageusement coiffé de la double casquette de maire de Val d’Isère et de président du CLO. » …


Quinze jours plus tard, le 21 mai, nouvelle lettre, sans réponse à la première. C’est de moins en moins …affable. Jugez-en :

1er extrait de la lettre du 21/05/10
… En effet, aucune clarté n’a été faite sur les raisons pour lesquelles Val d’Isère s’est avérée disposée – de façon clandestine - à passer l’éponge sur une créance de pareille ampleur, apparemment dans le seul but d’étouffer la mise en cause de responsables du CLO, en effaçant sa dette aux frais des finances publiques de Val d’Isère.

Et quelques lignes plus bas :

2ème extrait de la lettre du 21/05/10
Selon Radio Val, la clôture des comptes du CLO, présentée par vous-même et Monsieur Piot, présenterait un léger solde excédentaire. L’Assemblée générale a-t-elle été sensibilisée au fait que cette situation ne tient qu’au fait que le CLO laisse impayée à Val d’Isère une ardoise voisine de 10 000 000 € ?...

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