samedi, décembre 29, 2012

Il était une fois le CLO... (7)




                                                      


Redouter l'ironie, 
c'est craindre la raison.
(Sacha Guitry)




Les 7 Questions...(1)




Par contrat le CLO s'est engagé à "verser à la Ville de Val d'Isère une location de dix millions d'euros HT en contrepartie de la mise à disposition des pistes de ski et sites d'entrainement équipés conformément aux directives de la FIS" 
Le contrat prévoyait un règlement échelonné:



- En 2006                                   334 448 € HT  (payé)
- En 2007                                1 003 344 € HT  (payé)                                        
- En juin 2009                        8 662 208 € HT
______________________________________
TOTAL                                 10 000 000 €  HT

Les deux premiers acomptes furent payés cash, aux dates prévues. C’était bien parti.


En mars 2008, Marc Bauer est élu maire de Val d'Isère. Simultanément il est porté à la     présidence du Conseil de Surveillance du CLO, succédant à M. B. Catelan. Le directoire du CLO est présidé par M. Fabre. Le directoire conduit l'action pratique sous le contrôle et la surveillance du Conseil de Surveillance.
L'une des premières initiatives du nouveau président du Conseil de Surveillance est certainement de convoquer le président du directoire pour vérifier l'action et les comptes, à quelques mois des Championnats du Monde.

Douche froide ! L'organisation se présente sous de bons auspices mais l'état des finances est ...catastrophique. Le nouveau président du Conseil de Surveillance découvre le pot aux roses : un trou proche de 10 millions d'euros dans les comptes ! Et c'est à lui qu'incombe le privilège de ramasser la patate chaude refilée par son prédécesseur !

Révéler le naufrage financier du CLO à trois mois des épreuves, c'est le scandale et l'opprobre jetée sur ses dirigeants. Le maire de Val d'Isère a le choix entre deux solutions.
 Il choisit la mauvaise. Nous vous révèlerons plus tard quelle eût été la bonne. Nous nous demanderons aussi comment un CLO, généreusement financé par la FIS à hauteur de 43 M de francs suisses, s'est retrouvé dans le rouge en fin de parcours, et dans une   proportion aussi exhorbitante.

 M. Bauer choisit donc la mauvaise solution.  Elle consiste à dresser un rideau de fumée pour masquer l’insolvabilité du CLO. Plus tard, en avril 2009, il en viendra à stigmatiser ce qu'il appelle "les rumeurs", proclamant à Radio Val puis dans un « Communiqué de M. le maire » rendu public que : « Le CLO a-t-il une dette de 10 000 000 envers la commune ? Réponse : NON. » 

Comment le maire pourra t-il soutenir une pareille contrevérité que démentent les archives municipales, les comptes publics depuis 2005, de nombreux PV du Conseil municipal... ? C'est un mystère. N'a-t-il du reste pas lui-même fait voter - 6 mois plus tôt - un avenant au contrat de location dont il nie maintenant l'existence ?             


Mais pour l'heure, le Conseil est réuni. C'est le 1er octobre 2008. Sous ses yeux le maire va exécuter son fameux numéro de Bonneteau. But ? "Modifier" le contrat de location en faisant voter qu'il ne sera désormais qu' "un contrat d'objectifs n'engageant les parties qu'à une obligation de moyens". Les élus présents et représentés approuvent une délibération dont on peut gager qu'ils n'y comprennent pas grand chose.

Le comportement du maire pourrait n'être qu'incohérent. Quelle cohérence y a-t-il en effet à modifier ainsi unilatéralement un contrat de location avantageux pour Val d'Isère quand celui-ci arrive à son terme dans quelques mois seulement ? Mais en fait, il n'est pas incohérent, il obéit à une logique. Car derrière cette balle que la Commune se tire dans le pied en faisant mine de dévaluer sans raison ni contrepartie son solide contrat de location, il y a un plan : organiser l'évaporation de la dette du CLO, tout en sauvegardant son impunité. 


                                                                         (à suivre mercredi prochain)



Aucun commentaire: