dimanche, avril 01, 2007

Les mots pour le dire…

Il semble que plusieurs blogueurs s’expriment le plus souvent comme si l’Écologie était une fin en soi - l’alpha et l’oméga de tout le système - et non seulement le moyen de rendre plus saine, plus durable et plus paisible la vie de l’humanité, des espèces vivantes, et de la nature qui constituent son environnement. Vais-je gâcher mes chances électorales en affirmant ma conviction que les remèdes ne doivent pourtant pas tuer le malade ?

Le développement économique et ses deux mamelles - le profit et la croissance - ont permis à l’humanité de s’extirper progressivement de la faim, du froid, de la maladie et de la mort prématurée. Ce qui a été vrai pour la plus grande partie du monde l'a également été pour Val d'Isère. Ce n’est pas si mal. Au nom de la déesse Écologie, faut-il compromettre ce succès ? L’Écologie nous aide à borner le développement économique, à corriger les défauts des progrès techniques et technologiques, à modérer la quantité dans l’intérêt de la qualité. C’est bien. Mais cela ne doit pas être trop, sauf à tomber dans le parti-pris politique et dans le sectarisme idéologique.

Pourquoi dis-je cela ? Parce que certains dans ce blog semblent penser différemment et que, étant candidat aux élections, j'ai le devoir de leur dire ce que je pense.

Eh bien, je pense que Val d’Isère est avant tout une magnifique station de sports d’hiver et qu’elle doit protéger et développer sa vocation : un domaine skiable chaque année amélioré, un accueil de plus en plus performant, un village de plus en plus attractif par son hébergement touristique et par son commerce de détail, par ses écoles de ski, par la qualité de l’ensemble des services qu’elle met à disposition de sa clientèle, etc. Dans ce panorama, l’Écologie a un double rôle à jouer, dans l’intérêt des habitants de Val d’Isère et dans l’intérêt de ses hôtes : Soin attentif porté à ce que le ski cohabite paisiblement avec la faune et la flore, détermination farouche de limiter la circulation automobile et d’éliminer le stationnement anarchique, limitation des pollutions énergétiques et d’abord de celles produites par les transports en commun qui doivent être nombreux, maillés, ludiques et non polluants, économies énergétiques dans la construction et réduction de la pollution du chauffage urbain, dans le secteur public aussi bien que dans le secteur privé.

Si j’écris cela c’est parce que la « décroissance » envisagée par certains, à l’instar de la « croissance zéro » que prônait le Club de Rome dans les années 70, me paraît un remède - ou plutôt une philosophie à caractère sectaire - qui consiste à jeter le bébé avec l’eau du bain. Si l’on veut un modèle, il n’y a qu’à regarder par exemple du côté des « mesures compensatoires ». J’appartiens à une génération qui a vécu la guerre, la faim, la peur et la mort : on n’aura du mal à la convaincre de se tromper de cible.

Serge Paquin

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Monsieur Paquin,
A mes yeux, il me semble que vous avez résumé d'une façon très juste, la mouvance dite écologique.
J'adhére à cette vision et je rajusterai le terme "développement durable" qui n'est qu'un slogan mis à la mode par les instances internationales. Je rappel en 1963 ont faisait déja du "développement durable". En effet nos anciens ont acceptés et contribués à la création du parc national de la Vanoise. 1er du genre en France à cette époque. Aujourd' hui il serai plus parlant de dire un développement RAISONNE et RAISONNABLE.
Toute les mesures édictées dans le blog sont souvent des méthodes dites globales. A l'échelon des communes cela se traduit par l'acceptation de gré ou de force des multiples directives Européennes transposées par les états menbres. l'eau, les énergies dont les éoliennes, les carburants mais aussi tout ce qui concerne les sols....
En tant que paysans, je sais de quoi je parle, notamment de la PAC et toutes les dérives qui en résultes. Notre territoire est devenu un QHS. "Quartier de Haute Sécurité". Alors que c'est vous qui devriez débattre de ce qui bon pour notre pays ou non. C'est ça la démocratie participative du citoyen! Cependant au niveau local, on peut que constater le manque d'anticipation depuis des années.Par exemple parmi tant d'autres, Catelan a eu deux occasions de préparer les championnats du monde; 2005 et 2007 et comme une marmotte qui sort de son trou le jour du printemps, il décide un an avant les élection, de faire créer par çi et par là des place de parking.
Non on peut pas continuer comme ça et là vous avez raison cher bloggers. Il faut mettre en place une vrai réflexion sur la mobilité dans Val. Cela nécessite la création d'un réseau de travail pour une boite a idées, l'étude et l'acceptation de la population. Un mode de vie pour l'avenir et pour nos enfants et nos futurs visiteurs.

TH a dit…

Stratégie et plan d’actions ?

Bonjour,
Le respect de la nature n’est ni une mode, ni une idéologie, ni un credo. Effectivement depuis toujours nos Anciens « faisaient de l’écologie » sans le dire et nous ont laissé un patrimoine inestimable : et Dame Nature nous a gâtés à Val !
Pour mieux valoriser cet atout, il est nécessaire donc de choisir pour les 5 à 10 ans à venir les actions à entreprendre, dans le respect de notre planète. Cette nouvelle croissance est à construire au-delà des bonnes déclarations d’intention.
Sachant que les ressources dont nous disposons (naturelles, mais aussi humaines et financières) sont par définition limitées, Val d’Isère aurait besoin au préalable d’une stratégie consistant à déterminer nos axes de développements à moyen et long terme et à optimiser nos efforts pour la meilleure rentabilité possible ; ce qui devra se traduire ensuite par des arbitrages et décisions budgétaires annuels ou pluri-annuels.
J’aurais envie de vous dire en pleine sympathie, à vous nos Elus « de tous bords » et à toutes les bonnes volontés : vite…
TH

Anonyme a dit…

R Gotteland
Chers bloggueurs
Si nous sommes encore là sur cette planète dans notre village qui a encore “bonne mine”, c’est sans doute que nos Aînés Avalains ont participé à cet état. Ils ont fait du développement durable à leur façon.
Je pense que TH résume bien ce qu’il faut faire: développer une stratégie développement durable, adaptée à notre station.

Le développement durable ce n’est pas de l’arrêt durable, ni de la décroissance durable: ceci est contradictoire et va à l’encontre de l’espérance humaine et du patrimoine.
Le développement durable, c’est 3 volets:
- environnemental avec la geston des resssources, leur économie, leur préservation, mais aussi la recherche de nouvelles ressources
- économique, dans le sens d’un développement et non d’un retour en arrière
- social au sens de l’équité, afin que tous soient digenement considérés
Tout ce qui doit être entrepris doit l’être en harmonie avec ces 3 paramètres.

Adapter le développement durable à Val d’Isère, c’est avancer en tenant compte de ces 3 aspects dans notre cadre humain et naturel, sans en privilégier un au dépends d’un autre: toujours respecter une harmonie.
- environnement: construire, se déplacer avec le minimum de gaspillage d’énergie, et le minimum de pollution; on phobise sur les voitures, mais pourquoi pas le salon de la voiture éco comme le dit T.H; les constructions avec leur chauffage excessif en station sont une perte d’énergie et une source de maladie; quid des retenues collinaires et de leur incidences sur les consommations d’eau; les canons à neige qui en polongeant la saison, retardent la pousse de la pelouse alpine, que l’on veut aussi protéger des crampons agressifs des 4x4…
rien ne doit être supprmé, mais tout ce qui nous concerne doit être réfléchi
- développement économique: le plus évident est l’activité liée au tourisme d’hiver; n’y a t-il pas de place pour des animations culturelles d’été pour accueillir un autre public; ne peut-on développer des emplois dans le secteur tertiaire adaptés à la montagne ? la polyculture n’est-elle pas moins risquée que la monoculture ?
- socialement, en dehors des touristes qui sont plus liés au volet ci-dessus, Val d’Isère héberge des résidents avalains, des saisonniers, des copropriétaires. Est-ce que chacun y trouve son compte en matière de logement, de travail suffisant, de considération ? La préoccupation majeure est l’accès au logement, puis celui du coût de la vie, en dehors de celui du logement, des conditions de travail avec le caractère saisonnier de l’activité. Les logements trop petits sont inaccessibles aux familles, ne permettent pas de développer ou retenir des familles qui apportent de la stabilité; on peut construire des centaines de logements “sociaux”: si leur coût est top élevé, ils resteront vides.
Ce troisième volet est sans doute le plus négligé, car le plus difficile.

Pour que le développement durable fonctionne, il faut garder en mémoire les principes
- de préservation, pour éviter de dégrader ce que nous ont laissé nos Aînés,
- de précaution par la maîtrise des risques (ex: produits inclus dans les neiges de culture, élimination des déchets, construction en zones à risques…)
- et peut-être celui qui est le plus oublié, le principe de responsabilité: il faut informer les habitants de façon transparente et rigoureuse dans le but de les impliquer, de les responsabiliser, ce qui augmente les chances de réussite. Trop souvent on infantilise et on affiche des interdits, ce qui engendre des réactions de défense ou de confrontation négative. La tentation de priver d’information pour conserver le pouvoir est souvent forte.

Anonyme a dit…

DES AVALINS LUCIDES
Vous avez tous les trois presque raison sur tout,mais c'est Monsieur Paquin qui a lancer le départ de ces entretiens ,encore une fois il nous prouve qu'il est l'homme de Val pour l'avenir. Pourquoi vous ne vous rapprochez pas de lui .Val a besoin de bonnes volontées et des hommes qui pourraient aider Serge Paquin pour diriger notre village et surtout remettre toute la politique désastreuse de M.Catelan et de ses adjoints a plat.Plus de bus poluant;limiter les voitures dans Val etc,tout se qu'il a dejà écrit depuis longtemps.Et une chose importante ne pas se lancer dans des avantures,patinoire ,centre nautique,une piste Rhone-Alpes sans savoir le véritable budget de toutes ces instalations.Notre Mairie n'a plus d'argent et il y a des prioritées de première urgence dont la municipalitée fait silence. Nous contons sur vous M.Paquin pour remettre le plus possible notre village que nous adorons sur de bonnes bases. Vous êtes un gestionnaire et nous avons besoin de vous.Quand au trois Blogger,ils devraient se rapprocher de Monsieur Paquin

Anonyme a dit…

Se rapprocher de moi, sans doute... Mais peut-être certains d'entre eux hésitent à le faire pour des raisons qui sont éloignées de l'écologie... mais rassurez-vous, cher blogueur, si je suis élu je saurai me rapprocher d'eux, moi, et leur parler, le moment venu. Et si je ne suis pas élu, espérons que celui qui le sera à ma place lancera la grande conférence du "développement raisonnable" comme dit si bien Christophe Mattis.
Serge Paquin

Anonyme a dit…

monsieur Gotteland,
Quel plaisir de découvrir des personnes passionnées et qui s'intérrogent sur la "montagne intérieure", ce peut être aussi s'intérroger sur notre "intérieur en montagne", sur ce que suscite en nous l'expérience de la montagne, et en particulier sur ce qu'elle provoque au niveau des émotions et des passions.
Je ne plus la voir cette montagne intérieure. plus la sentir. Elle prend trop de place, toute la place. Trop cérébrale, trop bavarde. Des mots, rien que des mots, des pensées, rien que des pensées. Une idée presque toute faite. Elle est prisonnière de l'air confiné d'un bureau dont on veut s'échapper.
C'est tout le contraire. C'est extérieur la montagne. Il n'est plus question d'imaginer, il est question de faire, d'être présent à ce qu'on fait. La montagne extérieur n'admet aucune tricherie. Non , la montagne n'est pas une vue de l'esprit.
j'ai besoin de la sentir sans tricher.
Alors votre plaidoirie sur la responsabilité de chacun ma plu.
Est vous avec moi, le plaidoyer pour un droit au risque?
Si le plaisir est, pour nous tous, l'un des principaux ressorts de notre pratique de la montagne, il dépend de notre manière de le gérer.C'est ici que le risque prend place comme une composante de nos pratiques et du plaisir que nous y trouvons. Réhabiliter le risque pour pouvoir le gérer, le cultiver, l'assumer.
La question du risque se présente comme un seuil, comme une ouverture sur des possible. Du nouveau se présente (rencontre,aventure) et m'interroge: "j'y vais ou j'y vais pas?". la question se pose en montagne devant un passage ou avant de s'engager dans une voie. Mais elle pose aussi et surtout dans l'existence habituelle, quand on est témoin d'une agression, ou dans un débat, un engagement, un choix politique. Toute rencontre est un risque, celui de changer par exemple. On peut reculer, être prudent, ce qui est honorable mais peut-être regrettable.
Réhabiliter le risque, c'est vouloir développer la compétence et le sens de la responsabilité. C'est refuser le statu quo et chercher ce qui peut faire avancer ou renouveler la vie personnelle et collective. C'est vouloir se rendre capable d'évaluer les possibles et d'assumer des choix porteurs d'avenir.

EB a dit…

ce dimanche, la défense de l'environnement a rassemblé à Paris des milliers de Français pour rappeler aux candidats leurs engagements envers la planète...
si monsieur paquin, (selon ses dire) "appartiens à une génération qui a vécu la guerre, la faim, la peur et la mort", il ne devrait pas caricaturer et banaliser ce qu'il nomme du bout des lêvres ou de manière sarcastique "écologie".
en bon chef d'entreprise il ne peut ignorer le rapport stern (économiste de réputation mondiale) qui dit en substance: "Le réchauffement climatique pourrait coûter à l'économie mondiale jusqu'à 7500 milliards de dollars [soit plus que les deux guerres mondiales qui ont ravagé le XXème siècle] si les gouvernements ne prennent pas des mesures radicales au cours des 10 prochaines années (...). L'étude présentée par Sir Nicholas Stern, ancien chef économiste de la Banque mondiale, prévient également que le nombre de réfugiés, victimes de la sécheresse ou d'inondations, pourrait s'élever à quelque 200 millions de personnes.(...) "
[ plus d'infos sur le blog de montagne durable: http://montagnedurable.blogspot.com ]

vous voyez bien monsieur paquin que votre expérience de la guerre pourra vous être utile dans les prochaines années si vous ne placez les questions de développement durable avant vos impératifs de rentabilité.

TH a dit…

Stratégie et plans d’actions ? (bis)

Bonsoir,
A plusieurs mois d’un prochain scrutin municipal, n’est-il pas totalement hors-sujet d’évoquer une ou des ambitions personnelles ?
La priorité n’est-elle pas que tous nos Elus «actuellement en poste» (et donc sans attendre d’être éventuellement réélus lors de la prochaine élection) travaillent ensemble, dès à présent, à une stratégie d’avenir et à la construction des plans d’actions concrets pour le développement durable de Val d’Isère ?

Et pourtant, les débats relancés ces derniers jours apparaissent fort utiles ; en prenant exemple sur les 3 volets proposés par le Dr. Gotteland, ce serait bien d’organiser ce blog par grandes thématiques afin d’améliorer la lisibilité des échanges et de faciliter le recueil des idées. Nous avons besoin de la contribution de toutes et tous.
A vos claviers…
TH